Comme Jalmalv l'a toujours fait, Jalmalv continuera à proposer un accompagnement aux personnes gravement malades et/ou en fin de vie, y compris à celles qui demandent à mourir. La demande de mourir de façon anticipée existe parfois, les bénévoles en sont témoins. Mais l’expérience de tous les accompagnants nous montre à quel point désir de vie et désir de mort sont mêlés et fluctuants et combien il est important de répondre à cette demande avant tout par une écoute et un accompagnement qui aident à cheminer.
Jalmalv ne juge pas et condamne encore moins ceux qui pensent que l'euthanasie ou le suicide assisté doivent être mis en oeuvre pour eux-mêmes. Le contexte actuel de carences du système de santé, la crise de l'hôpital public et de la démographie médicale, l'insuffisance d'accès aux soins palliatifs (seulement la moitié de ceux qui en ont besoin y ont accès) ne font qu'accentuer l'émergence de cette demande. Mais Jalmalv témoigne de l’écart qui existe entre cette demande présentée comme majoritaire dans les sondages faits auprès des encore bien portants et le très petit nombre de demandes persistantes chez les grands malades condamnés à terme rapproché.
En s'appuyant sur l'expérience de terrain des accompagnants bénévoles, Jalmalv veut alerter sur les conséquences possibles, pour les individus et pour la société, des évolutions législatives envisagées, qui donnent le droit de provoquer la mort. Jalmalv rappelle l'avis 139 du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) en 2023 : la condition préalable avant d'envisager d'autres réponses législatives est que tous ceux qui en ont besoin aient accès aux soins palliatifs et à l'accompagnement, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Pour qu’il y ait une véritable politique financée de développement des soins palliatifs et une politique en faveur du grand âge. Chacun d’entre nous est ou sera confronté à la mort et au deuil. Nous oeuvrons pour que la complexité du rapport à la mort ne soit pas occultée par des débats binaires. Nous voulons une société solidaire et fraternelle. Nous voulons soutenir le désir de vivre de ceux qui doutent et, tout en respectant les convictions de l’autre, lui dire qu’il compte pour nous, que sa vie a de la valeur pour nous.
Position validée par le Conseil d’administration / novembre 2024