Être soulagé de sa souffrance, faire reconnaître sa volonté même si l’on n’est plus en état de l’exprimer, refuser les traitements jugés inutiles…
Chacun s’interroge et se questionne sur les conditions de sa fin de vie, sur l’accompagnement et sur l’accès aux soins palliatifs tels qu’ils sont pratiqués aujourd’hui.
Trois pratiques sont illégales en France :
Néanmoins, la loi dite loi Claeys-Léonetti affirme que toute personne a le droit à une fin de vie digne et accompagnée et au meilleur apaisement possible de sa souffrance. Cela est rendu possible par le recours à une sédation profonde et continue jusqu'au décès associée à une analgésie (voir document en bas de page). L'objectif ici est de soulager une personne malade qui présente une situation de souffrance vécue comme insupportable, que son pronostic vital est engagé́ à court terme et que le décès est inévitable.
La « fin de vie » est assurément devenue un sujet de société majeur depuis quelques années et tout particulièrement depuis :
La Fédération JALMALV est active auprès des pouvoirs publics et des instances de réflexion pour faire valoir ses convictions : son Président Olivier de Margerie a été auditionné à plusieurs reprises au cours des travaux mentionnés ci-dessus.
La Fédération JALMALV et la SFAP se sont prononcées contre l’euthanasie à de multiples reprises :
La Croix – Libération : Le projet de loi sur la fin de vie va-t-il ouvrir l’accès à l’aide
active à mourir et sous quelle forme : euthanasie ou suicide assisté ?
Emmanuel Macron : Les mots ont de l’importance et il faut essayer de bien nommer le réel sans
créer d’ambiguïtés. Cette loi...
Le 11 mars le président Macron annonçait la mise en route législative d’un projet de projet de loi sur l’aide à mourir.
Dans les temps …
Le tempo tout d’abord : passage par le Conseil d’État en ce moment, retour au gouvernement, transmission à l’Assemblée nationale, le débat législatif sera lancé au moment de notre congrès début mai. Et loin d’être clos, soyons-en sûrs ! Au moins pourrons-nous aborder le congrès non plus sur des hypothèses mais sur un projet de loi explicite et stabilisé (sinon voté).
Sur les options désormais publiques, Jalmalv souligne ici plusieurs interrogations ou points de divergences, trois idées à grands traits. Et Jalmalv identifie aussi deux orientations possibles qui calent bien notre congrès.
Ça se discute, trois points qui fâchent …
Il introduit également « l’assistance à une mort provoquée » évoquée comme un « accompagnement » pour ne pas le nommer soin. Cette position est portant récusée par un maximum de soignants.
Plus avant, divers articles peuvent soulever discussions et désaccords, mais ce n’est pas ici le lieu de ce débat.
Et deux virages qui s’imposent pour notre congrès
En revanche, le projet de loi pose d’ores-et-déjà un cadre global nouveau sans ambiguïtés pour la société française :
C’est un basculement culturel de nos façons collectives de penser et d’agir, anthropologique disent certains, pour signifier qu’il s’agit là d’une philosophie sociétale.
Une donne si nouvelle touchera nos associations d’accompagnement, progressivement certes, mais directement au niveau de nos façons de penser et d’agir :
C’est également le sens de la réflexion préparatoire en association qui est suggérée d’ici au Congrès national Jalmalv 2024 du 3 au 5 mai au xHyvans ProBTP à Chorges.
Le Comité congrès Jalmalv 2024
La circulaire Laroque du 2 avril 1986 introduit la base des soins palliatifs et la place des accompagnants bénévoles.
Le bénévolat d’accompagnement s’inscrit dans un cadre institutionnel structuré. La circulaire Laroque du 26 août 1986 relative à l’organisation des soins et à l’accompagnement des malades en phase terminale mentionne : « La participation des bénévoles vient compléter l’action menée par l’équipe médicale, les bénévoles doivent s’engager à assurer leurs fonctions avec régularité. Leur action constitue un supplément à celle menée par l’équipe ; ils ne sauraient en aucun cas être considérés comme des professionnels d’appoint. Les progrès de la médecine et la solidarité sociale doivent se rejoindre pour que l’épreuve de la mort soit adoucie. »
L’intervention des bénévoles d’accompagnement est reconnue comme un droit pour les citoyens, au même titre que l’accès aux soins palliatifs dans la loi Kouchner de 1999 : « Toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement.
La loi précise également : « Des bénévoles, formés à l’accompagnement de la fin de vie et appartenant à des associations qui les sélectionnent, peuvent avec l’accord de la personne malade ou de ses proches, et sans interférer avec la pratique des soins médicaux et paramédicaux, apporter leur concours à l’ultime accompagnement du malade en confortant l’environnement psychologique et social de la personne malade et de son entourage. »
Loi du 2 mars 2002 dite loi Kouchner
Cette loi relative aux droits des malades est un préambule aux lois promulguées par la suite.
Elle impose le droit des patients à l’information et le respect de leur volonté. Affirmant la notion de consentement libre et éclairé, elle impose le principe d'autonomie de la personne et définit le rôle de la personne de confiance. Enfin, elle conforte les principes de solidarité et de respect de la dignité du malade jusqu'à son décès.
Loi du 22 avril 2015 dite loi Léonetti
Cette loi dite "loi relative aux droits des malades et à la fin de la vie" énonce les principes suivants :
Le respect des droits des patients non communicants est rendu possible grâce à la réaffirmation du rôle de la personne de confiance, l'instauration des directives anticipées et la procédure collégiale :
Loi du 2 février 2016 dite loi Claeys-Léonetti
Renforçant le caractère opposable des directives anticipées, de même que le rôle de la personne de confiance, cette loi n'autorise ni euthanasie ni suicide assisté mais instaure un droit à une sédation profonde et continue jusqu'au décès (SPCJD). Cela consiste en l'administration de traitements analgésiques et sédatifs dans le but de soulager les souffrances réfractaires pour lesquelles on ne dispose plus de traitement efficace.