270 personnes représentant plus de 61 associations et antennes JALMALV (Jusqu’A La Mort Accompagner La Vie) réparties dans toute la France, se sont réunies pour réfléchir sur le thème
« 2024 : les associations d’accompagnement et l’évolution des lois fin de vie »
En ouverture, la conférence grand public a nettement posé la question de la limite de la compréhension par les citoyens de lois qui ont une portée sociétale majeure.
Le double regard de Jacques Ricot, philosophe et accompagnant bénévole et de Régis Aubry, rapporteur de l’avis 139 du CCNE a mis en lumière la difficulté du citoyen d’aborder, tant qu’il se porte bien, la question de sa finitude. Les campagnes, les efforts de communication ou d’explication des dispositions qui concernent tout un chacun se sont avéré hier insuffisants. Et ceci pour les trois dernières lois sur les droits des malades : 2002 Accès aux soins palliatifs, 2005 Droits des malades, refus de l’acharnement, 2016 Nouveaux droits des malades, directives anticipées, sédation profonde et continue. Le citoyen français est généralement bien peu au courant !
Le risque de rater le coche
Une éducation populaire aussi nécessaire que peu glamour
Le projet de loi présente une véritable difficulté de compréhension :
S’agit-il d’une loi de liberté individuelle au détriment de la solidarité et de la fraternité de notre société ?
Les associations à la manœuvre, la fédération en soutien
L’accompagnement par les bénévoles de personnes qui auront fait le choix de mettre fin à leur existence apparait se situer dans la continuité de la philosophie de l’accompagnement actuelle : respect du cheminement de la personne, primauté de l’écoute et de la neutralité de l’accompagnant.
En bref nous accompagnerons aussi bien ceux-ci demain que ceux-là aujourd’hui. En revanche, certains bénévoles font état de leur refus d’être mêlés de trop près au moment fatidique ou aux circonstances même de l’acte ; et carrément un refus d’être sollicités pour participer au geste qui provoquera le décès. Cette perspective effraye suffisamment pour faire dire à quelques rares bénévoles qu’ils préféreraient abandonner leur bénévolat.
Les associations pour leur part se sentent interpellées dans leur discours et dans leur positionnement dans leur environnement. La perspective de la loi déclenche pour elles deux mouvements, tous deux sans aucun doute exigeants.
Dernier point, ce congrès des associations Jalmalv illustre le paradoxe du couple de mesures gouvernementales actuelles, à savoir :
Le projet de loi « aide à mourir » est bâti sur des options de fond que nous ne partageons pas et dont nombre de détails heurtent la dynamique et l’éthique des soins palliatifs. La stratégie décennale ouvre, elle, des voies très intéressantes mais reste à ce jour encore virtuelle et peu convaincante. Depuis 25 ans, la loi Kouchner de 1999, nous attendons sa réalisation complète et concrète.
Notre projection collective bute sur cette imposture : « c’est bien compliqué » pour reprendre le propos d’un participant. Nous sommes amers du fait de nos politiques successives.
Raison de plus pour rester vigilants dans les mois et années qui viennent.
Le document ci-dessous est la synthèse des échanges des différents ateliers qui se sont déroulés durant la congrès qui a rassemblé 280 bénévoles Jalmalv.
Par ailleurs consultez la page "Actualités" pour prendre connaissance des éléments et informations importantes et utiles sur l'avancement du projet de loi "Aide à mourir".
Cher(e)s Amis(es)
Je suis très honoré de faire partie de l’équipe de bénévoles
JALMALV Hautes-Alpes qui va vous accueillir pour le 33ème congrès de la Fédération et qui coïncide avec notre 35ème anniversaire.
Quel chemin parcouru !
Si on m’avait dit, il y a quelques années en arrière, que JALMALV Hautes-Alpes organiserait le congrès, je ne l’aurais pas cru, et peut-être, vous aurais-je ri au nez ! L’avenir est trompeur…
Alors, oui, je suis fier d’appartenir à notre mouvement et d’être une pierre qui participe à l’édifice que nous formons.
D’autant plus que nous portons des valeurs fortes qu’il nous faut clamer haut dans cette société qui s’effrite dans un consumérisme prométhéen au risque de sa disparition, au risque de la disparition de L’HOMME !
Aussi le thème de notre congrès participe à l’orientation sociétale, à une adaptation de celle-ci en imprimant fortement ce qui fait notre identité, le cœur de notre vocation : l'écoute, l’accompagnement, la compassion des personnes rendues vulnérables par la maladie, la souffrance, l’extrême solitude, le très grand âge.
Sommes-nous à contre-courant de la société ? Que ce Congrès nous permettre des échanges fructueux pour poursuivre notre action.
Vous l’aurez compris, nous vous attendons nombreuses et nombreux dans les Hautes-Alpes, dans un cadre, faut-il le rappeler, exceptionnel qui nous permettra d’atteindre des « sommets » bien plus élevés que les montagnes qui nous entourent.
Alors Vive le congrès 2024,
Vive la fédération Jalmalv,
VIVE la VIE, Et Vive Vous.
Dominique Seymat
Président JALMALV Hautes-Alpes
L’actualité législative s’étire en longueur mais le rendez-vous qui nous est proposé est déjà fixé dans ses grandes lignes. Il va y avoir une évolution législative !
Dans le courant 2023, et avec l’élan donné par Emmanuel Macron dans la suite de la convention citoyenne, nous avions pensé que le projet de loi sur une aide à mourir et la stratégie décennale 2024 – 2034 pour le développement des soins palliatifs, le traitement de la douleur et l’accompagnement de fin de vie, allaient se déployer dès la fin 2023...
A l’évidence aujourd’hui, nous tiendrons notre congrès début mai à Chorges près de Gap, en même temps que le débat parlementaire, voire même avant si celui-ci ne s’amorçait qu’au deuxième semestre 2024...
Pour autant, les enjeux sont déjà posés sur la table et il n’est que temps d’approfondir et de partager les interrogations, voire les interpellations que cela impose à nos associations et nos bénévoles !
Cette question des dispositions sur la fin de vie requiert une réflexion tranquille et approfondie. Sensibilités individuelles et positions d’association demandent du temps pour être décantées. Et être ensemble pour mesurer les conséquences de ces évolutions -on en connait les grandes lignes à ce jour avant passage auprès de nos représentants- est une chance ; y réfléchir en amont en association est la garantie d’une mise en commun de qualité.
Je remercie l’équipe de Jalmalv Hautes-Alpes de nous permettre de nous rassembler sur ce thème « Les associations d’accompagnement face à l’évolution des lois ».
Je vous invite à amorcer le travail de réflexion en association auquel nos hôtes nous invitent (voir la page du site sur les questions proposées et les modalités de consolidation). Vous viendrez ainsi au congrès riches de vos questions et de vos premières réponses. Notre capacité d’écoute et notre exigence éthique nous serviront alors de boussole.
Nous vous attendons de pied ferme, sur le premier comme sur le second. Trois jours tous ensemble dans l’écrin des Hyvans, entre ciel, montagne et eaux : quelle chance !
Rendez-vous début mai.
Olivier de Margerie
Président Fédération JALMALV
01 45 49 63 76